Les souches et résidus du passage humain tracent un paysage. Ces disques d’arbres posés au sol nous plongent dans l’intimité d’un rapport où, pulsations, sons et rayons de lumière nous éclairent sur l’histoire de ces arbres disparus. Comme une plongée dans la matière, les cernes s’animent progressivement et la forêt prend vie par les surfaces en mouvement. Le bois respire encore …

 

Cette installation de sculptures interactives observe la déforestation mondiale à travers une représentation de la forêt française. Un travail immersif qui, interroge nos techniques sylvicoles, nos modes de consommation, leurs marchés parallèles et suggère ainsi une réflexion sur l’avenir de nos ressources et leur utilisation.

 

Le travail au Château Éphémère s’oriente autour des questions de spatialisation sonore de l’oeuvre (système de diffusion octophonique). La première partie de résidence au Château, soit deux semaines en avril 2021, permettront de revenir sur la matière sonore enregistrée dans les 20 forêts françaises et de préparer les sons (effets, boucles…).

 

La deuxième étape de résidence, prévue quant à elle en juin 2021,  sera réservée à la spatialisation sonore, sa gestion du temps réel avec Max et sa synchronisation avec la vidéo. Pour se détendre l’esprit et les oreilles, un peu de lumière : DMX et patch Max sont au programme.

 

 

Benjamin Just

 

Né en 1989 à Guilherand Granges, vit et travaille à Lyon et Marseille. « Benjamin Just est animé d’une puissante passion pour les arbres, la forêt. Sa rencontre avec le bois s’est faite alors qu’il était adolescent, et depuis il s’est instauré un dialogue qui ne cesse de s’approfondir, d’ouvrir de nouveaux chemins. Il aurait pu devenir un ébéniste recherché, il en a le parcours il fut un élève remarqué de la réputée Ecole Boulle, une référence qui aurait suffit à plus d’un. Mais cela ne suffisait pas, ce qui fait vivre Benjamin Just c’est un questionnement bien plus exigeant sur son travail. Ouvert aux influences de notre siècle l’artisan d’art qu’il est déjà se mue progressivement en un artiste qui, il le sait, sera toujours en devenir.

 

C’est à la Haute Ecole des Arts du Rhin, où il acheva son cursus pars un DNSEP distingué, qu’il a pensé le mieux opérer cette conversion. Il y trouva un enseignement qui attache autant d’importance à la technique qu’au conceptuel. Les oeuvres proposées à votre regard reflètent bien cet idéal de pratique et de concept, cet idéal où un artiste c’est une main, un savoir-faire et une conscience. L’interrogation de notre époque est le rapport ambigu de l’homme avec la nature. Il en mesure sans nul doute le danger et les immenses dommages qui peuvent résulter d’un excès de déséquilibre que la satisfaction de son besoin de progrès peut provoquer. C’est à la génération nouvelle qu’il incombe de rétablir cet équilibre, et si vous aviez un doute sur sa capacité de la mener, vous auriez tort. Ce sont des talents comme Benjamin Just qui vous montrent que la réflexion est engagée. Car au-delà des études, des statistiques, des conférences sur le destin de notre planète, les questions de société deviennent conscience lorsque qu’elles émeuvent nos sensibilités. » Alfred Koering, extrait du texte pour le Prix Contemporary du Rotary, 2015. Dans son travail d’artiste se reflètent des gestes d’espoir, suscitant en nous cette prise de conscience comme un besoin intime dont nous prenons progressivement la mesure pour une meilleure compréhension du monde. La source de ses oeuvres semble évidente, leurs racines apparaissent de recherches scientifiques (biologistes, chercheurs) ou de hasards de terrain, de rencontres avec des experts du paysage (bûcherons, paysagistes, ONF).

 

Ses oeuvres, entre sculptures monumentales, installations interactives, vidéos, photographies, sont empreintes d’une nature instrumentalisée par l’homme ; il dessine avec l’idée de nature, jouant de cette dichotomie entre nature et culture. « Chaque paysage existe d’un équilibre précaire entre nature et culture où l’arbre devient le théâtre de la main de l’homme. L’humain intervient sur celle-ci et son action n’est pas neutre. Aussi, pour remédier à cette image « dévalorisante », nous sommes bercés dans une quête de nature. Ce marché du vert valorise des actions écologiques flirtant très souvent avec l’absurde, ces réflexions sont la base de mes travaux. » Benjamin just, extrait de l’entretien avec Coralie Lhote pour le FRAC Alsace, 2019

 

La technique s’apparentant à un langage, Benjamin Just met en dialogue des savoir-faire et traditions ancestrales du travail du bois avec des technologies de pointe (scanner 3D, fraisage CNC, robotique, impression 3D, programmation). Rappelant ainsi que la science est au service de la pensée, du beau et non l’inverse. Cette hybridation, ciment de sa recherche, se fait remarquer par des résidences artistiques importantes : FAR Bundanon (Australie) et l’Ambassade de France en 2016, le Frac Alsace en 2017, La Maison de la Tour le Cube en 2019 et le CNRS à Marseille en 2020, accompagnées de prix tel celui du Rotary Club. Son travail est notamment exposé au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, Ministère de la Culture, FRAC Alsace, CEEAC à Strasbourg, Off de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon ; et à l’international à la Casa Bossi (IT), Galerie Eidon (AU), Botanic Garden (IE). Ses oeuvres sont aussi présentes dans les collections du FRAC Alsace, Bundanon Trust (AUS), La Grange aux Paysages ainsi que dans des collections privées en France et en Australie.

 

 

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