Au commencement étaient les voix et les rythmes, la voix de notre mère et celles de nos proches, les bruits et rythmes intra-utérins. Rythme et voix sont indissociables de notre naissance. Notre corps rencontre au fil de son existence d’autres matières vocales qui s’entrelacent aux sons originels et constituent une mémoire émotionnelle qui nous est propre. Telle est la base sur laquelle se développent nos émotions. A l’instar du projet chorégraphique La Matière des émotions, la création musicale du spectacle s’inspirera de recherches autour des notions de « liquidité  » et de matérialité du son, mais plus particulièrement de la voix, de toutes les possibles mises en matière sonore de la voix, réelles, imaginaires, fantasmées. Le travail se fera à partir de voix enregistrées, et de voix transformées. Dans un dialogue et un frottement permanents, danse et musique confronteront leurs expressions autour de la question de la fragmentation de la mémoire, de ses formes variées de temporalité; la manière dont sensations, émotions et perception de ces dernières se joue de reliefs temporels et matériels, de contrastes, à partir de densités variées. La Matière des émotions passent par cette matière à sculpter qu’est la voix, les sons de la voix, les rythmes de la voix.

 

 

 

Alice Guerlot-Kourouklis, compositrice : Après des études de sociologie et une carrière de musicienne au sein de formations variées, elle se consacre depuis plus de 15 ans à la composition et à la création sonore. Compositrice autodidacte, elle s’attache à l’exploration des textures sonores, comme à la porosité des esthétiques musicales. A ce jour elle a composé une trentaine de musiques de films, signé des créations sonores souvent en lien avec l’image, pour des installations vidéo ou sonores, composé pour le spectacle vivant. En 2016 elle crée le collectif IAKERI avec Jimena Royo-Letelier avec laquelle elle partage la direction artistique.

 

 

Marie Phliponeau, anthropologue, chorégraphe et danseuse hip hop : Elle utilise et mobilise les méthodes et les questionnements de la recherche en anthropologie pour aborder ses propres créations chorégraphiques. Elle cherche ainsi à saisir le rapport de la danse à son espace et à son temps, et essaye d’expliciter le lien qui existe entre le corps interne et le corps externe du danseur, entre son vécu corporel et la transformation de celui-ci en geste, en énergie, en intention. En 2009, elle crée la compagnie To Mix or Not