Manitou est une performance de narration immersive pour le jeune public, mêlant vidéoprojection et musique électronique, imaginée par trois artistes, Joséphine Hurtut (son), Simon Lazarus (image) et Laetitia Troussel (récit), désirant réactiver la pratique du conte et de l’oralité. En faisant se rencontrer une esthétique issue des cultures numériques et l’intemporalité de la parole contée, elle invite à un voyage à travers les récits et l’imaginaire. Dans un espace plongé dans la pénombre, le public pénètre un univers immersif créé par des textures sonores électroniques et de la projection au sol, sur les participants, de créations visuelles abstraites. La conteuse s’installe, le récit commence.

 

Manitou a vu le jour au Cambodge, à Phnom Penh, où le collectif Banana Tragédie a voulu habiller les contes traditionnels Khmer d’une traduction en pixels et en sonorités pour proposer au public cambodgien de redécouvrir ce patrimoine, qui tombe progressivement dans l’oubli. De retour en France, et durant la résidence au Château Éphémère, le collectif choisi de prolonger cette première aventure en se prêtant au jeu de l’écriture et en écrivant ses propres contes à partir de ces fragments de littérature Khmère, d’inspirations mythologiques, mais surtout d’effets de matière et de sonorité qui sont souvent le point de départ de son récit.

Laetitia Troussel, Plume, inventrice, chasseuse de trésors, Laetitia multiplie les casquettes pour donner vie à de nouveaux parcours de spectateur, créations littéraires et événements hybrides qui mettent la transmission à leur centre. Elle partage son activité entre la production d’événements et des créations littéraires avec le collectif Banana Tragédie pour lequel elle crée et met en voix des contes modernes et anime des ateliers d’écriture.
Simon Jacquin aka Simon Lazarus, est diplômé d’un double cursus Art & Design graphique à la H.E.A.R. Après deux décennies de peinture dans l’espace urbain, il expérimente aujourd’hui de nouveaux territoires plastiques et pratiques via l’utilisation des technologies et du numérique. Sa grammaire visuelle, qui gravite entre symbolisme et abstraction, s'incarne en dessins, volumes, fresques animées et installation audio-visuelle, diffusés via des processus qui mettent en tension image digitale et matérialité physique.
Joséphine Hurtut a étudié le chant et la musique en France et au Mexique aux côtés d’un producteur primé (Latin Grammy Award). Elle produit aujourd'hui ses propres compositions, laissant place à l’improvisation et au dialogue entre les arts. Avec sa voix et ses machines, elle crée des univers sonores empreints de légèreté et d'émotion, en cheffe d’orchestre d’un petit cheptel d’instruments électronique. Ses créations se retrouvent dans divers évènements transartistiques du collectif Banana Tragédie qu'elle co-produit également.