Artiste-chercheuse et cinéaste, Gala Hernández López articule la recherche interdisciplinaire avec la production de docu-fictions, d’installations vidéo et de performances sur les nouveaux modes de personnalisation spécifiquement produits par le capitalisme numérique. Dans sa première trilogie d’oeuvres vidéo, toujours en cours, elle examine d’un point de vue féministe et critique les discours et les imaginaires circulant dans trois communautés virtuelles particulièrement  masculines – les incels (désigne la culture des communautés en ligne dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver une partenaire, état qu’ils décrivent comme célibat involontaire), les extropiens (personnes qui croient en l’amélioration continue de l’humanité grâce à la technologie, la science et la rationalité) et les crypto-adeptes (personnes passionnées par personne par les cryptomonnaies) – en tant que fictions révélatrices  d’un monde façonné par les technologies numériques.

 

Hold on for dear life est une installation multi-écrans expérimentale sur les liens entre la culture crypto et la pensée magique en Espagne, avec en toile de fond la crise économique de 2008. Ce projet a pour point de départ des recherches que l’artiste mène depuis 2022 sur la culture crypto, c’est- à-dire l’écosystème humain et symbolique qui se déploie autour des technologies des crypto-actifs et de la blockchain, notamment en Espagne. Cette communauté est traversée par des symboles et de représentations très spécifiques. Hold on for dear life fait le portrait de Pol, David et Juan, jeunes membres de cette communauté virtuelle, alors qu’ils préparent et écrivent un film de fiction sur leur propre avenir qui se déroule à Bali, Dubaï et Miami. L’artiste à rencontré ces trois jeunes à travers un casting sauvage réalisé en ligne, alors qu’elle effectuait des recherches sur l’affaire d’escroquerie liée à l’entreprise IM Academy qui a affecté des milliers de jeunes crypto-enthousiastes en Espagne. Gala Hernandez fut touchée parce qu’ils représentent pour elle une génération de jeunes espagnols pour laquelle l’absence d’horizons d’avenir offerts par le système leur fait se tourner vers des alternatives soi-disant prometteuses, des solutions pseudo-magiques qu’ils découvrent à travers des discours qui circulent massivement et rapidement sur le web.

 

Son travail a été présenté, entre autres, à la Berlinale, à DOK Leipzig, au Cinéma du Réel, à transmediale, au Centre Wallonie Bruxelles, à la York Art Gallery et au Salon de Montrouge. Avec La Mécanique des fluides, elle a gagné le César du Meilleur Court-métrage Documentaire 2024 et a remporté le Prix de l’OEuvre Expérimentale 2023 de la SCAM parmi une douzaine de prix. Elle a aussi été lauréate du Fonds à la création immersive du CNC, du Aesthetica Art Prize et du Prix iMAL de la Biennale Nova XX.

 

INSTAGRAM           VIMEO