Traces convoque les réminiscences du passé qui envahissent et s’invitent dans le présent et le futur. C’est à la fois une installation sonore spécifique des lieux où elle s’exprime, une performance live et une publication de visuels provenant directement des captures réalisées par l’artiste.
Julien Bayle entame le projet Traces au Château Éphémère par une première semaine de tests et prototypages destinés à lui permettre d’avoir un protocole pour chacune des pièces qu’il réalisera ensuite dans d’autres lieux. Il s’agira de procéder à une série de captures de sons, de vibrations inaudibles, d’ondes radio, de parasites dans le Château et dans ses environs. Ensuite, un travail d’édition sera fait, avec la sonification des signaux inaudibles captés, et au fil de cette première étape, un protocole plus précis sera écrit pour la suite. Les machines utilisées pour la performance live, le programme destiné à utiliser la matière captée pour la diffuser de manière générative pour l’installation seront aussi réalisés, calibrés et finalisés.
Après une finalisation dans son studio, l’artiste reviendra pour une deuxième semaine destinée à réaliser la première pièce spécifique au Château Éphémère. Les protocoles et modus operandi seront appliqués, les captures seront refaites, affinées, travaillées, éditées. La performance live sera préparée, le programme de l’installation testé in situ.
Une performance live sera jouée et enregistrée, l’installation sera laissée dans l’espace pour deux semaines après le départ de l’artiste, comme pour laisser une trace, une présence.
Julien Bayle est un artiste multidisciplinaire indépendant basé à Marseille en France et travaillant à l’intersection du son et de la forme visuelle.
Il fusionne arts visuels, composition musicale, physique du son et visualisation de données en créant des installations audio-visuelles et des performances lives. Son travail adresse les concepts de rupture de flux, d’interférences et de représentation du monde en utilisant la physique du son et la magnification de l’erreur et de l’artéfact visuel ou sonore. Il utilise l’expérimentation, la programmation et les concepts de manipulation temporelle comme directions et guides. Son intérêt croissant pour les échelles de temps appliqués à la création sonore et la synthèse granulaire étende désormais son travail et a permet de rendre poreuse la frontière entre ses outils de création et le monde physique par l’injection de son et d’images venus de l’extérieur. Il dépeint un monde sur-saturé d’informations, la plupart du temps non porteuses de sens, une société polymorphe devenue complexe et fragmentée au travers d’une vision qualifiable de nihilisme positif lui permettant une déconstruction des processus et une décontextualisation des idées.
photographie © Arina Essipowitsch