« Au-delà du caractère provocateur de la sentence, il est une certitude : le terme n’a plus lieu d’être. “Le tuning est mort“.  La formule nous vient du patron d’un comptoir spécialisé dans le tuning en région parisienne.

On parle aujourd’hui plus volontiers de “personnalisation« . Cette révolution sémantique va dans le sens de notre regard sur cette pratique. Nous nous y intéressons en tant qu’elle recèle, pour ceux qui s’y adonnent, une force émancipatrice par la création et d’un affranchissement par rapport aux diktats de la consommation de masse. La personnalisation permet à son auteur de s’exprimer et de se réaliser. “Kustom Culture“, le terme américain pour cette pratique, traduit la volonté de s’approprier une culture industrielle.

 

 

En s’appuyant sur les recherches du sociologue Éric Darras sur le tuning automobile comme lieu de mémoire ouvrière, Le tuning est mort dresse les portraits de passionnés de leurs automobiles. L’installation vidéo donne à voir les mouvements lents de la caméra et c’est à travers ces champs abstraits de couleurs criardes et réfléchissantes des véhicules “kustomisés” que se fait le miroir des témoignages de Kévin, Timothée, Rodrigo, Gary et d’autres. Ces témoignages ne font que très peu référence à l’automobile, pourtant objet de la discussion. Ils évoquent plus l’histoire d’une passion, sa valeur quant à l’industrie et ses enjeux esthétiques.

 

La création sonore et vidéo sera diffusée par le biais de deux types de dispositifs. Ceci à travers l’usage de multiples canaux contrôlés et synchronisés par des micro-contrôleurs programmés.

 

 

 

 

 

 

 

Kim Farkas, artiste basé à Paris, stratifie des matériaux composites, par des jeux de transparences et de reflets moirés, il crée des mondes à l’intérieur desquels se révèlent des objets. Sculptures aux allures d’automobiles customisées, assemblages de bols à ramen dans un cocon de résine, encensoirs, ou proto-lampes organiques, ses coquilles composites sont en perpétuelle métamorphose. Formes hybrides s’inspirant de la technologie et du corps, ses œuvres s’acclimatent à une diversité de contextes pour mieux les investir et les parasiter.

 

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Hélène Carbonnel est auteure de créations sonores et vidéos. Son travail, qui se situe entre documentaire, art et théâtre, interroge notre rapport à l’identité, à la préservation de l’intimité, et à la marchandisation des relations.
Après une formation en réalisation documentaire, elle a réalisé des podcasts pour des médias tels que Arte Radio ou Louie Media avant de de réaliser des pièces sonores et des films courts. Son premier court-métrage, Une femme disparait, a été sélectionné au Festival Côté Court 2019. Il questionne les zones noires de la sexualité féminine. Quittez le royaume, son deuxième court-métrage, a été diffusé en début mai 2020, au cours du confinement, sur la plateforme «téléconfinement», mise en place pour pallier aux annulations de festivals. Il s’agit du portrait d’un ancien témoin de Jéhovas.

 

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